Lorsque l'on écoute la sphère RH et entrepreneuriale, on entend parler régulièrement de la "Grande Démission".
Qu'est ce que la Grande Démission ?
La "grande démission" est un mouvement de démission de grande ampleur des salariés qui menacent de quitter leur travail du jour au lendemain, se disant désenchantés et en quête de sens.
Aux USA, on a constaté 38 millions de démissions sur 2021 et un peu moins de 4.2 millions rien que sur le mois de janvier 2022.
Mais qu'en est-il en France aujourd'hui ?
Un nombre important de démission a été constaté après la période Covid, les salariés l'ayant vécue comme un traumatisme, ont changé leurs priorités, et notamment avec l'envie de trouver plus de sens dans leur travail.
Dans la réalité, la situation économique de la France n'étant pas comparable aux Etats-Unis et le marché de l'emploi n'étant pas aussi fluide, il n'y a pas de "Grande Démission".
C'est un mirage mais qui cache une réalité bien plus pernicieuse et plus coûteuse pour les entreprises : le Quiet Quitting.
Le Quiet Quitting
Ce terme de "Quiet Quitting" nous vient également des USA et signifie "démission silencieuse".
Les salariés ne quittent pas à proprement parlé leur travail, il ne s'agit pas non plus de "Ghosting" et d'abandon de postes, il s'agit pour ceux-ci de rester en poste en se contentant d’effectuer le strict minimum de ce qui leur est demandé dans leur fiche de poste.
- On ne se surpasse plus,
- On ne travaille pas plus que ce qui est demandé,
- On sépare la vie personnelle de la professionnelle en évitant tout débordement de l'activité professionnelle.
Le travail n'est plus structurant comme il l'a été durant des siècles et n'est plus au centre de leur préoccupation mais ces salariés ne veulent surtout pas démissionner.
Qu'est-ce qui se prépare ?
N'ayons pas peur des mots : Nous nous dirigeons vers un drame qui ne manquera pas d'arriver très prochainement.
Tous les spécialistes, les entrepreneurs, les économistes et les banquiers nous annoncent une récession sans précédent.
- Baisse de la consommation,
- Flambée des prix ,
- Augmentation drastique des coûts de l'énergie,
- Inflation généralisée,
- Anxiété globale sur le climat, la géopolitique, l'environnement, ...
Dans ce climat, la tentation de démissionner sera certainement tempérée car les talents vont réfléchir à se mettre à nouveau sur le marché de l'emploi.
La France reste un pays très protecteur au niveau social mais les gouvernements vont certainement réduire les mesures de protection sociales.
Dans les prochains mois, la récession ralentira la croissance et donc les embauches dans la majorité des secteurs y compris la technologie.
Donc, la possibilité de trouver un nouvel emploi sera réduite et l'envie de quitter son job actuel le sera d'autant plus.
La baisse de l'engagement et de la mobilisation des talents créera davantage de "Quiet Quitting" dans l'attente que la situation économique évolue à nouveau.
Les conséquences pour les entreprises
Cette situation va créer des tensions très fortes sur la performance et le climat social dans les entreprises.
Il faudra aux dirigeants et aux ressources humaines créer des conditions pour remotiver et redonner l'envie aux salariés de créer de la valeur dans leur entreprise.
C'est pourquoi, il ne s'agira plus de se focaliser sur les recrutements mais plutôt la mobilisation des talents en recréant du sens et de l'engagement pour participer à la performance de l'entreprise.
La marque employeur devra mettre en avant ses valeurs orientées sur la qualité de l'intégration des salariés et sur la formation, l'évaluation et la fidélisation.
Ceci nous indique qu'il y a besoin d'une prise en compte de toute la chaîne de valeurs des talents.
La marque employeur va devoir avant tout, donner envie de rester et de performer.
